-Peut-être une mésange ou une perruche en liberté ?
-Non je n’ai rien de tout ça, mais pourquoi me posez-vous ces questions, il y a un problème ?
-Oui il y a des traces fugitives sur les enregistrements que je ne comprends pas encore,
-Euh et alors tous vos enregistrements sont ratés,
-Non pas du tout ils sont excellents mais ma curiosité a été éveillée. C’est peut être lié à la maison, elles très originale votre maison, vous le savez,
-Ben non, c’est ma maison, je l’ai achetée comme ça, elle n’a pas beaucoup changé à part quelques rénovations intérieures et la mini-palissade du jardin,
-Ne vous inquiétez pas, tout est ok. Je vais laisser l’installation en place quelques jours et je reviens début semaine prochaine même heure, si ça vous convient,
-Alors plutôt lundi, mardi je ne suis pas là,
-Ça marche, au revoir.
J’atterris et remet mes idées en place, car il est secouant ce type. Il m’a parlé d’oiseaux, puis de ma drôle de maison et après tout va bien. Je suis assez intéressé par son histoire d’image, mais j’espère quand même que ce n’est pas un charlatan.
Il faut que j’en reparle avec la mère de Bulan. J’ai l’impression que tout ce qu’elle dit me fait du bien. Je ne sais pas d’où elle tire son expérience, ça n’a peut-être pas été toujours drôle, mais elle donne une réelle confiance en soi.
Me voilà donc parti chez le musicien, où je trouve un de ses copains qui n’est pas musicien mais restaurateur dans une petite gargote à cinq tables très agréables et spécialisée en cuisine périgourdine assez fine. Par contre la maman est bien là et je lui demande si elle veut sortir ou que j’aille faire des courses. Elle me dit de m’asseoir, qu’elle n’a besoin de rien et qu’elle a envie de parler. Je me prête volontiers à cette situation et je lui demande quel pourrait être notre sujet de discussion. Sans hésiter elle me dit : mais les hommes et les femmes bien sûr.
Mère de Bulan : il y a au moins deux approches basiques de la relation entre les hommes et les femmes, la classique et la moderne.
En grand majorité, les hommes pensent que les femmes sont « moins », moins forte physiquement, moins violentes, plus petites, sans défense par rapport aux demandes des mâles, moins éduquées et encombrées de plein de contraintes physiologiques. Dans ces conditions, il convient de tenir compte de cette faiblesse et de les défendre de tous les dangers qui les entourent. L’homme se donne alors un rôle de protecteur, qui se réduit souvent à sa seule présence. Et en général les hommes pensent que les femmes sont contentes de cette simple présence et que du coup elles leurs doivent quelque chose. C’est un peu la posture du parrain. Cependant, pour se faire payer cette protection, les hommes font tous de la même manière ce qui est quand même le but.
Cette approche est évidemment maladroite car elle infériorise les femmes, mais elle a le mérite ne pas être dans une démarche égalitariste qui ne correspond à aucune réalité. Bien sûr ça ne marche pas à tous les coups et beaucoup d’hommes n’ont pas une âme de parrain, ce qui donne une panoplie de situations allant jusqu’au contre-pied de la relation, donnant aux femmes un réel pouvoir sur l’homme et les hommes en général. En plus, beaucoup d’hommes loin d’assumer un rôle de chef de famille, recherchent dans leur femme une seconde mère. C’est le choix de l’infantilisation qui consiste à fuir ses responsabilités pour se réfugier dans une attitude d’obéissance castratrice. Cette attitude est d’autant plus dommageable qu’elle conduit les hommes à rechercher en toute situation un dominant à qui obéir. Et, traduit en politique, ça fait les ravages du vote partisan.
Il faut, aussi, noter qu’il y a une contradiction dans cette attitude, parce que le supposé « moins » des femmes vient presque exclusivement du « plus », c’est-à-dire de la supériorité qu’imposent les hommes. Certains ne se posent d’ailleurs pas la moindre question et considèrent qu’ils ont toujours raison par une loi universelle jamais votée. De plus, la protection ne marche pas, puisque les femmes sont autant victimes des guerres, des maladies ou des cataclysmes que les hommes, sans parler des règlements de compte à domicile.
Alors est-ce que les femmes sont contentes de cette attitude ?
Michel Costadau
Comments are closed.