-De quel rôle parlez-vous ? Quand les femmes comprendront que les hommes tuent les enfants qu’ils leur font, alors oui il sera temps de parler. En attendant honneur aux guerres, aux famines, aux violences, oui que l’horreur continue dans l’indifférence et la honte. Quelle hérésie peut pousser l’humanité à mépriser sa descendance au point de l’envoyer régulièrement à la boucherie. Hélas les hommes font le raisonnement inverse du sens commun en essayant de produire autant de guerriers que possible pour pouvoir les utiliser à leur guise. Clairement, les hommes sont une espèce malfaisante que l’on laisse encore diriger le monde. Évidemment, je ne connais pas la solution ni même s’il y en a une, puisque nous sommes en train de découvrir le problème. Avant, les hommes étaient tout aussi dangereux et remplis de mauvaises intentions, mais avant il n’y avait pas d’armes de totale destruction et les conflits étaient localisés. Maintenant toutes les guerres sont mondiales et préparent l’affrontement d’une moitié contre l’autre. Ce qui est sûr c’est que compter sur les femmes pour mettre fin à cette tuerie organisée c’est vraiment un peu facile et lâche. En plus les solutions ne peuvent venir que de la sphère où le problème est né. Les hommes ont inventé cette manière de faire, c’est à eux d’y remédier. Même les animaux n’ont pas ces égarements. Certes ils se battent et même violemment mais il n’y a jamais eu ces bains de sang fratricides dont notre histoire est envahie. Il y a sûrement quelque chose que les hommes n’ont pas compris et qui met en danger leur propre survie. Et celle des femmes par la même occasion ce qui pourrait expliquer qu’elles finissent par s’emparer du problème. Mais c’est vraiment limite et ça ne peut qu’avoir du mal à marcher,
-Je partage complètement l’aspect nouvellement mondial des guerres et la nocivité des armes modernes. Par contre je me pose beaucoup de questions sur l’évolution du rapport à la mort et sur les récits historiques de massacres. Vu la vitesse hallucinante à laquelle sont réécrites les périodes récentes et même celles que nous avons connues, comme hier la guerre d’Algérie ou aujourd’hui les gilets jaunes, j’ai les plus grandes réserves sur les récits du passé. Tant pour la description des rapports humains que pour les nombres évoqués,
-Cependant certains faits se sont produits dont nous pouvons tenir compte comme l’arme atomique de la dernière guerre au Japon. C’est arrivé deux fois et il est certain que ça arrivera encore,
-C’est sûr, c’est pour cela que je m’intéresse aux déviances en devenir de la période actuelle, car dès que l’histoire arrive, elles sont balayées. Il faut détecter les germes de dérive en cours dans ce que nous avons sous les yeux, certains parlent de bas bruit mais ce n’est qu’un élément du jargon technocratique. Pour moi il y a deux composantes à considérer : d’une part que la guerre Est-Ouest ne s’est pas arrêtée en 45, ni en 91 avec la disparition de l’URSS. Elle dure toujours avec un élargissement à tous les plans, militaire bien entendu mais aussi économique, culturel et médiatique. D’autre part, la dangerosité croissante des armes. Contrairement aux discours mensongers des politiques nous sommes en guerre, l’Europe est en guerre. Nous sommes toujours en guerre, alors que l’on ne nous vend que des messages de paix, de bien-être et de consommation ronronnante,
-Est-ce que vous ne vous éloignez pas un peu des femmes et des rapports avec votre ex ?
-Un peu mais nous venons de faire un détour utile par le souvenir, car, comme vous le dites, rien n’est plus flou que la mémoire dont la sélectivité est effrayante dès le lendemain, Et cette sélection des souvenirs fait partie de mon problème. Non pas que j’oblitère complètement les mauvais moments ou au contraire les bons, mais je ne suis pas sûr de ce que j’ai pu oublier pour former mon jugement. Cela dit, ce jugement s’est fait au cours du temps et toujours dans le même sens, ce qui me rassure un peu. Et le résultat est sans appel : je mes suis fait avoir et cet homme est dangereux,
-Mais vous ne pouvez rien contre lui alors ?
Michel Costadau
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