L’économiste, assez peu connu, Robert Boyer fait remarquer que le domaine de la Santé Publique est le seul dans lequel le progrès technique ne fait pas diminuer les coûts mais au contraire les augmente. C’est assez contradictoire puisque c’est la base même du capitalisme qui est concernée. En effet, dit il même si le coût unitaire d’un soin diminue, le coût global augment car il faut donner ce soin innovant à de plus en plus de personnes. Et comme il y a toujours de nouvelles maladies à combattre c’est donc une erreur fondamentale de vouloir faire baisser le coût de la santé. Et j’ajoute : en supprimant des lits par exemple.
Alors faut pas pleurer comme dirait Lydie, mais quand même vous avez la monnaie de votre pièce avec les mesures moyenâgeuses prises par le clown que vous avez élu. Cependant ça n’est pas lui le sujet.
Non le sujet c’est la santé. Vous allez me dire que justement ben oui on ne parle que de ça. Et je vais vous dire ben non, ce dont nous abreuvent les médias c’est de maladies, pas de santé.
En fait notre société découvre de plus en plus de maladies et met au point de plus en plus de remèdes pour y faire face. Ça s’appelle le complexe médico-pharmaceutique. L’activité de recherche est d’ailleurs 100 % orientée dans ce but. Ce qui veut dire que 0 % est tournée vers la santé, votre santé, notre santé.
Alors voila, le problème est le suivant : il y a une totale disproportion entre les mesures prises pour dépister et soigner des maladies et celles prises pour maintenir les gens en bonne santé.
Maintenir la population en bonne santé ça veut dire éviter qu’elle tombe malade dirait Lapalisse. Et c’est exactement le contraire de ce qui se passe.
Clairement on peut dire que tout est fait pour que nous devenions et restions malades. La nourriture à base de plats cuisinés, le travail trop sédentaire ou parcellaire, trop stressé, sans satisfactions, le bruit constant et l’entassement dans des immeubles qui réduisent l’espace vital de chacun, la vie publique consistant à absorber, consommer, digérer les mêmes produits, les mêmes plaisirs, les mêmes chansons. Halte au feu.
Bon, bon d’accord mais alors la bonne santé comment on fait cela ? Il n’y a pas trente six solutions, il n’y en a qu’une et elle nous vient des animaux. Ça s’appelle le biotope. Parce qu’on parle du biotope des castors ou des tortues de mer mais on parle rarement du biotope de l’homme. Y a-t-il seulement quelqu’un qui ait fait cette étude-là.
Il me semble que pour les animaux, en tous cas, un bon biotope est synonyme de bonne santé. Bien sûr il peut y avoir des équilibres croisés. Je veux dire par exemple que sans prédateur, une espèce peut se reproduire à l’infini et détruire son propre biotope. Mais cette reproduction à l’infini montre bien qu’ils ne sont pas malades. Ne me faites pas dire que le virus est le prédateur que l’espèce humaine homme attendait pour être régulée. Non je ne le dis pas et je ne le pense pas. Les guerres non plus ne sont pas la solution, même si ça l’a été dans un lointain passé. Non la solution c’est le biotope.
Et celui de l’homme est à définir, car il me semble que de moins en moins de personnes vivent dans des conditions humaines, c’est-à-dire dans notre biotope.
Michel Costadau
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