Il est de notoriété publique que les prisons françaises sont un vivier de la délinquance, par le simple mécanisme du rassemblement sous un même toit de présumés fautifs. Il en est de même des cités, où sont parqués les exclus du système qui se font un plaisir de trouver un peu de distraction dans la fraude. C’est aussi hélas exactement la même chose dans les résidences pour les plus fortunés qui élaborent dans leur entre-soi les arnaques de la finance et des lois.
Mais alors, que dire des SEGPA qui sont les poubelles de l’Education autrefois nationale dans lesquelles on jette les élèves « en difficulté », qui n’en peuvent plus d’échecs dans toutes les matières. Dire que c’est catastrophique est un euphémisme, car c’est purement et simplement du massacre de jeunes.
La pratique correcte, simple et évidente, connue depuis longtemps, est celle du mélange qui permet la découverte, l’entraide et la solidarité. Bien sur une classe ne sera jamais à l’abri de clivages et de disputes internes. Cependant le mélange ne crée pas des exclus d’office mais des groupes à géométrie variable. Mais, clairement, pour que ça fonctionne, il faut notablement plus d’enseignants et de personnels qu’actuellement, d’une part pour éviter les classes à 40 élèves qui sont plus proches de l’amphi de fac que du primaire ou du collège, mais aussi pour multiplier les groupes, les sous-groupes et les matières. Pour ce qui concerne les prisons, on verra une autre fois comment faire pour éviter la promiscuité, restons sur l’école.
Et donc, faute de moyens et surtout de volonté, l’Education autre fois nationale, n’est, en fait, qu’une machine à exclure, un peu comme la colonne de distillation des raffineries. A chaque étage sortent des sous produits. Vu le parcours officiel en douze étapes et vu qu’à la fin il en reste 10 %, ça fait environ 8 % à chaque niveau : 8 % d’exclus en CP, 8 % d’exclus en CE1, 8 % d’exclus en CE2 etc.… Sur une classe de 25 enfants, ça en fait deux chaque année. 2 sont sortis en CP, 4 sont sortis en CE1, 6 sont sortis en CE2 etc.….
Evidemment on garde les exclus dans la classe le plus longtemps possible, et du coup les sorties ont lieu plutôt tous les trois/quatre ans, mais le principe reste le même. Et, contrairement à la colonne des pétroliers, aucun des sous-produits de l’école n’a d’utilisation prévue. C’est juste de l’échec pur et dur.
Qui plus est, les 10 % qui font le parcours complet pour finir diplômés, et seront donc très favorisés dans la société, auraient pu s’éviter de passer 12 ans dans les écoles, soit à cause de l’aide de leur famille, soit à cause de leurs propres dons. Même s’il y a quelques exceptions pour confirmer la règle, l’Education autrefois nationale ne sert donc strictement à rien sur le plan éducatif. C’est seulement une vaste garderie et l’on comprend du coup pourquoi les politiques veulent que cette garderie coûte le moins cher possible. Une caste politique qui ne sait pas quoi faire de ses enfants est indigne et doit être changée le plus rapidement possible. De même que les familles servent essentiellement à produire la génération suivante, la société doit être entièrement tournée vers l’éducation des enfants et des jeunes. Est-ce que je me trompe en disant que ce n’est pas le cas ?
Michel Costadau
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