Retour des touristes en France, titre le Monde. Mais, en même temps, les Catalans ont commencé une lutte contre le tourisme invasif, à coup de tags et de blocage de terrasses de cafés. Invasif je crois que ça veut dire excessif parce que je vois bien de quoi il s’agit. Il s’agit des hordes de vacanciers. Je précise pour donner le ton que nous faisons, évidemment, partie des envahisseurs en question, et même que l’Espagne est une destination très courue. Pour continuer, je ne vais pas parler que des Catalans mais généraliser le propos.
Je note d’abord que cette réaction met en lumière un drôle de syndrome. Il apparaît que nous ne voulons pas les étrangers qui viennent chez nous, sans le sou, prendre notre travail, et pas non plus les étrangers qui viennent, au contraire, donner du travail chez nous et dépenser leur argent.
C’est apparemment contradictoire. En fait pas vraiment, puisqu’on peut ne pas aimer une chose pas plus que son contraire, comme par exemple le très chaud et son contraire le très froid. Cependant, il y a une catégorie de personnes qui, elle, apprécie particulièrement les touristes : les commerçants, sans parler, bien sûr, de tout le secteur des industries du tourisme.
En fait nous sommes en présence de l’évolution du modèle économique de la ville. Depuis fort longtemps, les commerçants ont été les chouchous des édiles municipaux, ce qui bien sûr n’a aucune explication rationnelle, sauf électorale. C’est la ville bourgeoise dans laquelle les riches et les pauvres vivent dans une grande proximité. Mais bientôt dans les faubourgs, des cités ont été construites pour loger les travailleurs qui sont petit à petit devenu des chômeurs. C’est le modèle économique classique. Celui-ci, objectivé depuis plus de 50 ans, a tendance à dépeupler les centre-villes en chassant la population pauvre pour la pousser en banlieue afin de la remplacer par des couches plus aisées. Ce modèle a aussi tendance à chasser les commerçants des centre-villes, les bobos préférant les espaces verts ou les aires de jeux. Bien entendu il ne s’agit pas principalement des commerces de bouche, mais surtout des petits commerçants et des artisans. Allez donc chercher un cordonnier, une mercerie ou une quincaillerie, c’est impossible. La même tendance voit les grandes surfaces et leurs galeries marchandes prendre de plus en plus de place dans les campagnes périphériques pour le malheur des agriculteurs et des amoureux de la nature.
Seulement ça, c’est le modèle sans touristes.
Au contraire, dans le modèle avec touristes on voit le centre-ville offrir des hébergements un peu comme les stations balnéaires ou hivernales avec des locations à la journée ou la semaine. On voit alors les commerces refleurir pour nourrir ou distraire cette nouvelle population. Beaucoup de cochonneries et de souvenirs mais du travail quand même. Evidemment, ce modèle avec touristes conduit à nouveau à faire monter les prix de l’immobilier, ce qui pousse encore les moins fortunés à quitter les villes pour les banlieues.
Clairement, quel que soit le modèle, les petits sont chassés des villes. Oui, ne rigolez pas, c’est encore le libéralisme économique qui est à la manœuvre. Hélas, il ne faut guère compter sur lui pour nous proposer des modèles de villes démocratiques, pour ne pas dire humaines.
Qui plus est, la campagne aussi est interdite aux pauvres, puisque les prix y sont prohibitifs. Alors que leur reste-t-il. Clairement, il ne leur reste que les taudis des villes en attente des fameuses réhabilitations de quartier. Le combat des Espagnols est donc assez juste, mais c’est, comme toujours, pot de terre contre pot de fer.
Bon, mais alors que faire pour les vacances. Il faut peut être réfléchir à la solution américaine, où il n’y a pas de vacances et donc pas d’exode programmé. En fait on va déjà dans ce sens-là. Mais ce n’est pas dit que ça résolve le problèmes des pauvres. Beurk
Bonnes vacances.
Je note d’abord que cette réaction met en lumière un drôle de syndrome. Il apparaît que nous ne voulons pas les étrangers qui viennent chez nous, sans le sou, prendre notre travail, et pas non plus les étrangers qui viennent, au contraire, donner du travail chez nous et dépenser leur argent.
C’est apparemment contradictoire. En fait pas vraiment, puisqu’on peut ne pas aimer une chose pas plus que son contraire, comme par exemple le très chaud et son contraire le très froid. Cependant, il y a une catégorie de personnes qui, elle, apprécie particulièrement les touristes : les commerçants, sans parler, bien sûr, de tout le secteur des industries du tourisme.
En fait nous sommes en présence de l’évolution du modèle économique de la ville. Depuis fort longtemps, les commerçants ont été les chouchous des édiles municipaux, ce qui bien sûr n’a aucune explication rationnelle, sauf électorale. C’est la ville bourgeoise dans laquelle les riches et les pauvres vivent dans une grande proximité. Mais bientôt dans les faubourgs, des cités ont été construites pour loger les travailleurs qui sont petit à petit devenu des chômeurs. C’est le modèle économique classique. Celui-ci, objectivé depuis plus de 50 ans, a tendance à dépeupler les centre-villes en chassant la population pauvre pour la pousser en banlieue afin de la remplacer par des couches plus aisées. Ce modèle a aussi tendance à chasser les commerçants des centre-villes, les bobos préférant les espaces verts ou les aires de jeux. Bien entendu il ne s’agit pas principalement des commerces de bouche, mais surtout des petits commerçants et des artisans. Allez donc chercher un cordonnier, une mercerie ou une quincaillerie, c’est impossible. La même tendance voit les grandes surfaces et leurs galeries marchandes prendre de plus en plus de place dans les campagnes périphériques pour le malheur des agriculteurs et des amoureux de la nature.
Seulement ça, c’est le modèle sans touristes.
Au contraire, dans le modèle avec touristes on voit le centre-ville offrir des hébergements un peu comme les stations balnéaires ou hivernales avec des locations à la journée ou la semaine. On voit alors les commerces refleurir pour nourrir ou distraire cette nouvelle population. Beaucoup de cochonneries et de souvenirs mais du travail quand même. Evidemment, ce modèle avec touristes conduit à nouveau à faire monter les prix de l’immobilier, ce qui pousse encore les moins fortunés à quitter les villes pour les banlieues.
Clairement, quel que soit le modèle, les petits sont chassés des villes. Oui, ne rigolez pas, c’est encore le libéralisme économique qui est à la manœuvre. Hélas, il ne faut guère compter sur lui pour nous proposer des modèles de villes démocratiques, pour ne pas dire humaines.
Qui plus est, la campagne aussi est interdite aux pauvres, puisque les prix y sont prohibitifs. Alors que leur reste-t-il. Clairement, il ne leur reste que les taudis des villes en attente des fameuses réhabilitations de quartier. Le combat des Espagnols est donc assez juste, mais c’est, comme toujours, pot de terre contre pot de fer.
Bon, mais alors que faire pour les vacances. Il faut peut être réfléchir à la solution américaine, où il n’y a pas de vacances et donc pas d’exode programmé. En fait on va déjà dans ce sens-là. Mais ce n’est pas dit que ça résolve le problèmes des pauvres. Beurk
Bonnes vacances.
Michel Costadau
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