Stop. A l’aide. Arrêtez. Demi-tour. J’en peux plus. Bloquez tout. Changez le disque. Au secours. Sauvez-moi. Faites quelque chose.
Oui dites-moi comment faire pour empêcher de nuire ces arrivistes que nos failles démocratiques ont mis au pouvoir. Oh je ne leur reproche pas grand-chose, seulement trois petits détails :
1-Ils ont la vision moyenâgeuse que la politique se fait du haut vers le bas. C’est-à-dire de ceux qui ont le pouvoir vers ceux qui subissent. C’est exactement ce que l’on a essayé de changer en 89.
2-Ils ne pensent, ne parlent, ne regardent, ne considèrent que l’argent. Mais l’argent ne va qu’à l’argent. Il ne produit pas de la vie en société et encore moins du bonheur.
3-Ils nous prennent carrément pour des imbéciles. Tous leurs discours sont incompréhensibles et ne disent rien et son contraire.
Sur le 1- : vous le savez, le fonctionnement normal des élections est de permettre aux électeurs de faire connaître leurs envies, leurs besoins et leurs opinions, en confiant des mandats à des représentants qui constituent un parlement. Parlement où se décident les lois et qui choisit le gouvernement. On est donc bien du bas vers le haut. Hélas ce n’est pas la conception de ceux qui nous gouvernent, qui prennent le pouvoir par le haut et le font ruisseler dans toutes nos instances. Les politiques ne devraient être là que pour mettre en œuvre la volonté du bas c’est-à-dire notre volonté. Or notre volonté est simple : pouvoir dérouler sa vie dans une société apaisée, en contribuant par son travail à son bon fonctionnement, et en échange de son travail en recevant une rémunération. Ensuite tout se décline à partir de là selon les goûts, les aptitudes, la santé, et les désirs de chacun. Or on nous fait vivre dans une société violente, inégalitaire, ou personne ne met en œuvre ses dons et ses capacités mais où tout le monde subit la loi du plus fort, du plus riche, du plus méchant, et ou la seule compensation est la consommation.
Et pour le 2- : vous en savez déjà long sur l’argent et la finance. Clairement le problème n’est pas de savoir s’il faut augmenter ou diminuer tel impôt. Le problème c’est de savoir ce que l’on fait avec nos impôts. Et ce n’est pas le budget qui va nous éclairer là-dessus : il n’y a que des chiffres dont personne ne sait à quoi ils correspondent. On a déjà bien parlé de ça. Ajoutons aussi que l’argent a une composante très embêtante qui s’appelle la guerre. Les financiers ne se battent pas à coup de billets mais avec nos vies. Et là, je vous l’ai dit, je commence à être un peu inquiet. On en reparlera.
Maintenant le 3- : prenons par exemple un discours purement technocratique destiné comme d’habitude aux demeurés, en l’occurrence les paysans. Le gouvernement a annoncé une loi agricole pour le premier semestre 2018, applicable par ordonnances pour aller « plus vite et plus fort. Ceux qui comprennent pourquoi les ordonnances vont plus vite et plus fort levez le doigt ! Ca veut dire que nous n’avons pas de parlement mais une chambre d’enregistrement des décisions parisiennes. Et ce n’est donc que du vent, c’est à dire de la com. Au menu, des contrats basés sur les coûts de production, une organisation par filière plus forte et un relèvement du seuil de revente à perte. Ah oui des contrats basés sur les coûts de production, mais c’est formidable ça. Il a trouvé ça tout seul, pas croyable. Les coûts de production ont toujours été la base des devis et des prix. Mais le danger bien connu des contrats basés sur les coûts de production c’est qu’ils sont au-dessus du prix de marché. Il faut donc trouver quelqu’un, pour le moment c’est le contribuable, qui paye la différence. Là on est revenu à avant la PAC, quand il fallait gérer les surproductions.
Cependant, il a conditionné cela à une restructuration des filières agricoles : plans de filières, contrats type filière par filière avec plus de labellisation, plus de bio, plus d’agro-écologie et l’arrêt de certaines productions.
Ouah, là maintenant il conditionne quelque chose de complètement rétrograde = les coûts de production, avec une autre notion qui n’a aucun rapport = plus de label rouge, plus de bio, je n’ose pas dire plus d’agro-écologie car c’est vraiment un mot qui ne veut rien dire. Quand même, plus de bio, on nage dans le bonheur. Seulement ça c’est comme les emplois, ça ne se décrète pas ; il faut de la demande. Alors avec la pub de Monsanto et la diminution du maintien en bio, ils ne prennent pas le bon chemin.
Le seul point sur lequel je suis entièrement d’accord c’est l’arrêt de certaines productions. Je pense clairement à tous ces discours de bonimenteurs que l’on nous lance à longueur de journée.
Et dans le genre discours pour les gogos, j’en ai un autre qui est pas mal : L’attractivité des carrières militaires passe par une meilleure politique de reconversion. Là on atteint des sommets, parce que ça veut dire : ce qu’il y a de bien dans l’armée, c’est de trouver un bon boulot quand on la quitte. On comprend pourquoi les gens préfèrent le chômage au travail. S’ils pensent recruter avec de tels discours, on va voir nos effectifs chamarrés fondre.
Mais ça c’est une bonne nouvelle.
Michel Costadau
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