L’absence de réflexion avant d’agir fait de sérieux dégâts dont il est parfois difficile de se remettre. Exemple, en ce moment un grand chantier est en cours pour remonter de la baie d’Antibes les milliers de pneus de camions qui y ont été jetés pour faire ce qu’on appelait alors un récif artificiel. Echec total, gâchis et nuisances voilà le verdict. Clairement le coût de ce désastre ne se limite pas aux frais de récupération des pneus, parce que, comme il n’y a pas eu de récif artificiel la fixation de la faune et de la flore n’a pas eu lieu et, d’autre part, les métaux lourds dégagés par les pneus vont continuer à polluer pendant de longues années. Voilà le résultat de l’absence de réflexion. Les conditions pour ce genre de catastrophe sont simples : l’intérêt d’un lobby, la caution d’un scientifique ou pseudo et la corruption des politiques locaux. Comme vous le savez, ces conditions sont très souvent remplies. Les politiques ont ceci de particulier de rendre l’action inefficace. Heureusement on est là pour réfléchir à leur place.
Pour aller dans un genre plus domestique, le coup de téléphone à son chef, un soir à son domicile, pour lui dire, que finalement, vous pensez le plus grand bien de lui, est assez maladroit. En fait si vous avez commis un impair envers qui que ce soit, il peut être utile de s’excuser mais alors c’est tout de suite à chaud, pas le lendemain, encore moins une semaine après. D’ailleurs d’une manière générale les excuses ne servent pas à grand-chose : quand le mal est fait, il est fait point. Il peut être alors question de réparation ou de changement d’attitude, ça oui, mais les excuses sont plus un formule de politesse qu’un réel effacement de la bévue.
Voila pourquoi il est important que toutes nos actions aient un but, je veux dire un objectif clairement identifié. Avant de commencer bien sûr. Tout simplement parce que l’absence de finalité rend difficile le choix des moyens, le moment pour agir et la vérification de l’obtention du résultat. C’est comme au foot ou au tennis, si vous tapez dans la balle sans savoir ou vous voulez la mettre ou à qui l’adresser, elle va aller un peu n’importe où et peut-être où vous ne vouliez surtout pas qu’elle aille. Attention, même quand l’action a un objectif clair, il n’est pas toujours atteint, mais c’est pire s’il n’y a pas de but.
Bon d’accord, mais alors comment mener la réflexion dont je parle ? Quand la mettre en œuvre ? Il y a beaucoup de méthodes, mais une des plus simple est de commencer par la fin. En déroulant à l’envers les étapes, depuis le but recherché jusqu’à la situation présente, on arrive à identifier les difficultés, les études à mener et aussi à mieux comprendre par où il faut commencer. Exemple, si vous voulez changer une pièce commencer par acheter la nouvelle avant de démonter quoi que ce soit. D’abord, la nouvelle pièce peut être légèrement différente de celle d’origine et vous indiquera ce qu’il faut vraiment démonter et changer. Et pourtant le bon sens conseillerait d’avoir la pièce à changer avec soi pour choisir la bonne. C’est classique.
En conclusion, êtes-vous sûr d’avoir réfléchi à l’action de voter ? Cherchez l’erreur.
Michel Costadau
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